Brèves de comptoir…
« De gauche à droite : Paul Obadia, Directeur-Général de l’organisateur Nicexpo, Raymonde Gazan, Directeur organisation/manifestation, Vincent Ferniot, Joël Robuchon et Marcel Lesoille, quintuple recordman du monde d’ouverture d’huîtres creuses »
Joël Robuchon : « J’adore la Côte d’Azur ! »
Interview exclusive
Joel Robuchon, son équipe et Paul Obadia
« Joël Robuchon : La Côte d’Azur est l’une des plus belles vitrines de la gastronomie française »
MAGAZINE REFERENCES: Qu’est-ce qui vous a poussé à accepter de parrainer cette nouvelle édition du Neptune d’or ?
Joel Robuchon: Lorsque je suis arrivé à Monte-Carlo, j’ai reçu un accueil chaleureux des professionnels. Aujourd’hui, me sentant impliqué dans cette région que j’adore et que j’ai découvert, je ne pouvais faire autrement que de venir les retrouver. J’avais plutôt des affinités pour la Côte atlantique et la Côte d’Azur est longtemps demeurée pour moi une destination lointaine. Mais je l’apprécie aujourd’hui comme l’une des plus belles vitrines de la gastronomie française. Je me réjouis de ces rendez-vous d’Agecotel et je sais déjà que les candidats au concours du Neptune d’or que j’ai l’honneur de présider démontreront leur savoir-faire et leur talent.
MAGAZINE REFERENCES: Alors, pourquoi avoir déclaré, au début de l’été, à un hebdomadaire à grand tirage : « La haute gastronomie m’emmerde. » ?
Joel Robuchon: C’est un raccourci médiatique abrupt. J‘ai toujours défendu la grande cuisine et j’ai trop de respect pour ce métier et ses acteurs pour avoir pu tenir de tels propos.
MAGAZINE REFERENCES: Vous êtes cependant circonspect sur le projet de candidature de la cuisine française d’être reconnue patrimoine de l’humanité ?
Joel Robuchon: Oui, car si cela part naturellement d’une bonne intention, je m’interroge sur l’impact d’une telle candidature. Je voyage beaucoup et je suis souvent confronté aux réactions des étrangers qui reprochent aux français de pêcher par arrogance. Je crains que ce ne soit une nouvelle occasion d’entretenir cette perception. Et puis ne risquerait-on pas de statufier les Chefs, la cuisine française ? C’est vrai qu’elle fait preuve d’une technique, d’une maîtrise particulières. Mais d’autres peuvent s’en prévaloir, comme la chinoise ou la marocaine pour ne citer qu’elles. Alors si on était plusieurs cuisines à rentrer dans ce patrimoine, oui, pourquoi pas ?
MAGAZINE REFERENCES: A propos, comment se présente l’ouverture de votre dernier restaurant à Taipei qui devait ouvrir ces jours-ci ?
Joel Robuchon: Nous essuyons quelques retards de chantier et l’ouverture est reportée en Novembre. Mais j’y ai déjà envoyé des cuisiniers et je n’ai que de bonnes nouvelles pour l’instant, on y trouve des produits de grande qualité. Je connais déjà bien les taïwanais à travers mon expérience asiatique à Hong-Kong, Macao et Tokyo. C’est une clientèle de gastronomes et je suis ravi d’aller à Taipei.
MAGAZINE REFERENCES: Pouvez-vous nous en dire plus sur votre projet de restaurant avec Alain Ducasse ?
Joel Robuchon: Nous avons passé des accords et nous devons respecter nos engagements. Nous nous voyons beaucoup et sommes en train de préparer tout cela. Je ne sais si ce sera un restaurant, ce pourrait être autre chose. Nous avons beaucoup de projets en commun. C’est un homme de tête, il a des idées et ce serait bien qu’on associe nos personnalités pour la gastronomie française… et européenne, maintenant qu’il est monégasque. Cela pourrait aider et valoriser nos cuisines à travers le monde.
Joël Robuchon est un des plus grands cuisiniers français. Son premier restaurant parisien a été sacré meilleur restaurant au monde en 1994 par l’International Herald Tribune. Sacré Meilleur Ouvrier de France (1976) et « Cuisinier du siècle » par le Gault et Millau (1990), il a été gratifié de 3 assiettes par le Guide Pudlowski, 4 étoiles par le Guide Bottin Gourmand et 4 toques (19.5) par le Gault Millau. Enfin, à travers seize établissements à Paris, Monaco, Tokyo, Macao, Las Vegas, New York, Londres et Hong Kong, les différentes éditions du Guide Michelin lui accordent, à ce jour, un total de 25 étoiles.
Vincent Ferniot fait escale au Sud…
MAGAZINE REFERENCES: Pourquoi avez vous accepté d’animer les concours culinaires de la prochaine édition d’Agecotel ?
Vincent Ferniot: C’est un honneur pour moi car je me trouve ainsi à la conjonction de deux facteurs : Le parrainage de Joël Robuchon, d’abord, car j’aime beaucoup son trajet, sa personnalité, tout ce qu’il représente. Il a vraiment porté la bonne parole de la cuisine dans le monde. La promotion de la cuisine du sud, ensuite, car elle occupe dorénavant une vraie place en France. Les gens consomment de plus en plus de poissons, de légumes et ça vient de la Côte d’Azur. Elle est par essence une cuisine de santé, de nature, où le produit est mis en valeur. On a la chance d’avoir ici des terroirs et un climat qui favorisent la pousse de nombreux ingrédients qu’on ne trouverait pas ailleurs. De même qu’on puisait dans l’Italie il y a encore quelque temps, on vient chercher aujourd’hui chez nous dans cette diversité, cette force de frappe du végétal. Et puis le Sud, ce sont toutes ces recettes liées aux poissons, ces épices qui ont traversé la Méditerranée, qui offrent une cuisine très colorée, légère tout en étant riche de goûts. En somme, c’est une cuisine moderne.
On ne présente plus Vincent Ferniot dans l’univers du journalisme gastronomique. Que ce soit sur France 2, Europe 1, RTL, France Inter, RFM, RMC, Escales, Canal + ou Cuisine TV, il pratique avec un égal bonheur la religion cathodique et le culte du goût. Sans compter les ouvrages qu’il a signés et les « Bocuse d’or » qu’il anime.
En savoir plus :
Informations sur Agecotel, badge d’accès, règlement des concours culinaires et bulletins d’inscription téléchargeables sur www.agecotel.fr
Propos recueillis par Bernard Deloupy
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