Mine de rien et sans faire de bruit, cette discrète bastide du XVIIe siècle est devenu un mythe. C’est en 1994 que le Chef acquiert cette propriété appartenant à un maître-faïencier et la transforme en auberge de charme. Il la conçoit comme sa propre maison de campagne qu’il dédie « aux amoureux de la Provence de Giono » et s’y investit personnellement dans la décoration et l’aménagement. Amateurs des ors de l’Hôtel de Paris, du Plaza Athénée, du Meurice ou de The Dorchester s’abstenir. On renoue ici avec les fondamentaux de l’accueil, d’un certain art de vivre à la française : Simplicité, chaleur, enracinement, et savoir-faire artisanal. Qu’ils soient tailleurs de pierre, maçons, ébénistes, céramistes, verriers, couturières, artistes peintres ou paysagiste, le labeur de tous ceux qui ont oeuvré à cette renaissance exprime l’amour du métier.
[tribulant_slideshow gallery_id=”2″]Carrelages de Salernes en terre cuite, meubles provençaux cirés et luminaires chinés chez les antiquaires de l’Isle-sur-la-Sorgue, faïences de Moustiers délicatement ciselées, tapis de Cogolin, parquets de chêne, tombés de lin écrus, appliques en pâte de verre, couettes de coton voluptueuses, cheminées dans les suites, il règne en ces lieux une ambiance unique qui conjugue totalement simplicité et luxe. C’est beau, bon, sincère et convivial. Ici, se sentir comme chez soi n’est pas une formule éventée pour marketeurs en mal d’idée.
C’est d’une réalité indicible. Loin des extravagances bling bling vouées à une obsolescence programmée, on s’y réconcilie avec ce bon goût français d’un terroir à la chic simplicité, ce charme discret de la bourgeoisie qu’on imaginait suranné. Les onze chambres et deux suites prennent leurs aises dans le corps de bâtiment principal, de petites maisons de pierre alentour et le Bastidon indépendant qui dispose d’un jardin privatif. L’électronique du confort contemporain s’y dissimule élégamment derrière les boiseries pour ne pas troubler l’harmonie des aménagements.
Les espaces de restauration se répartissent entre la salle à manger conviviale, une enfilade de petits salons feutrés et une terrasse ombragée d’un vieux platane, sauvé des eaux du village englouti des Salles-sur-Verdon, avant la mise en eau du barrage. Aux fourneaux, c’est Christophe Martin qui officie, un ancien du Louis XV à Monaco qui a conquis son étoile Michelin à l’Andana, la Maison d’Alain Ducasse en Toscane, et a conservé celle de la Bastide.
Ici, on renoue avec la simplicité du goût. Pas de complication inutile ni d’exotisme sophistiqué. Du brut, du savoureux, de l’authentique. Le Chef-propriétaire a choisi de retourner aux sources d’une cuisine de grand-mère mettant en valeur le goût des produits du cru. Agneau de Riez, huile d’olive de Valensole, truffes de Montagnac, melon de Cavaillon, fromages de Banon, pommes de Manosque, veau d’Aups, légumes et fruits de saison en provenance du potager et des environs, l’essentiel de la carte fut locavore avant que le mot n’existât.
[tribulant_slideshow gallery_id=”3″]Côté cave, sous les conseils éclairés du sommelier Mathieu Bloyet, tous les choix du propriétaire des lieux s’étagent, d’un sémillant vin de pays des Côteaux du Verdon à 42 € jusqu’à un voluptueux Château Mouton Rothschild millésime 95 à 1850 €
Alentour, le parc de 4 hectares offre aux promeneurs de se détendre sous les platanes, jouer à la pétanque, déguster des grillades sous les lampions, visiter les chevaux et les daims, découvrir les jardins – herbes aromatiques, médicinales, racines, salades -le potager et la serre ou se délasser au bord de la piscine chauffée.
Les amateurs de calme opteront pour un pique-nique servi dans un vallon proche où les mènera un vieux pick-up Chevrolet customisé à la sellerie de cuir conçue pour l’occasion. Les amoureux de vieilles pierres découvriront le village de Moustiers Sainte-Marie, capitale de la faïence et son étonnante chapelle enchâssée dans la falaise. Les fans de nature se régaleront des somptueux panoramas des Gorges du Verdon ou du canotage sur le Lac de Sainte-Croix.
Les 10 et 11 Avril, la Bastide fêtera ses 20 ans et tous les chefs qui se sont succédé au piano y interpréteront une partition à plusieurs mains. Au long de l’année, tous les plats emblématiques qui ont fait la réputation de la table s’y succéderont pour le plus grand plaisir des amateurs. Alors, à vos marques, prêts… ?
Chambres et suites de 215 à 800 €. Menus de 38 à 80 € par personne, hors boissons
Réouverture le 28 février 2015.
Tél : +33 4 92 70 47 47
Internet: www.bastide-moustiers.com
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