C’est un écrin de verdure où chante une rivière. Où l’homme, séduit par la douceur de cet emplacement au pied du massif de la Loube, a choisi de s’établir depuis l’Âge de fer.
Une carte postale de Provence préservée, si jolie qu’on la voudrait avec des joues bien rebondies pour pouvoir l’embrasser. L’un de ces petits villages souriants, pelotonné autour de sa place ombragée, de son vieux lavoir, de son jeu de boules et de son abbaye romane bénédictine du XIIe siècle, à la porte de Brignoles.
[tribulant_slideshow gallery_id=”4″]Garsende de Sabran, veuve du Comte de Provence, y prend alors le voile, entrainant dans son sillage une centaine de moniales issues des plus grandes familles aristocratiques du Sud de la France. Dots et dons affluent, contribuant à la renommée de ce monastère féminin dont l’architecture est un remarquable témoignage de l’art roman religieux en Provence. Rachetée en 1938 par Sylvia Fournier, alors propriétaire de l’Ile de Porquerolles, l’ancienne maison du Prieuré est transformée en hôtel quatre étoiles, le premier dans le Var, dans lequel le général de Gaulle séjourna à plusieurs reprises, vantant « son apaisante sérénité ».
A sa mort, la propriété tombe en déshérence jusqu’à son rachat par le Conseil général du var en 1990 qui y mène d’importants travaux de restauration puis le confie en 1999 à Alain Ducasse pour lui redonner son lustre d’antan. Le Chef, qui s’est pris de passion pour le métier d’aubergiste contemporain depuis la réalisation de la Bastide de Moustiers quatre ans auparavant, éprouve en ce lieu la même émotion : Celle d’une histoire unique, habitée d’accents et de parfums singuliers dont il a fait le credo des « Maisons Alain Ducasse » que rejoindra en 2004 l’Andana en Toscane. Il confie la rénovation du bâtiment et le réaménagement du jardin aux essences bicentenaires au savoir-faire d’artisans du pays pour leur rendre ce supplément d’âme que confère le respect du passé.
A l’extérieur, entre l’Abbaye adjacente et la maison des vins des Côteaux varois où découvrir les 80 domaines du terroir, se succèdent cyprès centenaires, roseraies, tonnelles ombragées, fontaines d’eau de source et jardin « des Simples », qu’encadrent carrés de buis à la française et vignes de l’appellation dont un conservatoire unique des 88 cépages de Provence. A l’intérieur, peintures à la chaux, meubles patinés de cire, velours et faïences de Salernes, céramiques en poudre de marbre, photophores en verre soufflés racontent ici une histoire de retrouvailles entre tradition et modernité.
[tribulant_slideshow gallery_id=”5″]Enfin, au cœur de l’enfilade de petits salons du rez-de- chaussée, la cuisine ouverte du chef étoilé Benoit Witz et de sa brigade donne le tempo d’une adresse gourmande devenue une étape obligée des gourmets en centre-Var. Issu du premier cercle d’Alain Ducasse au restaurant Louis XV de Monaco, il retranscrit fidèlement la philosophie culinaire du grand chef.
Les légumes du potager voisin arrosé à l’eau de source sont son premier secret : tomates cœur de bœuf, green zebra, noire de Crimée, rose de Berne, aubergines rose, blettes oranges, pas une ne manque à l’appel. Locavore avant l’heure, l’inspiration de sa cuisine épouse les saisons et les étals du marché. Ses créations s’accordent avec délicatesse aux vertigineuses trouvailles du chef pâtissier Laurent Trocmé.
Fête de l’émotion retrouvée, la Saint-Valentin est l’occasion de (re)découvrir le travail de ces duellistes au sein d’un petit joyau discret qui ressuscite un art de vivre presqu’oublié dans les délires hypes et sans saveur de l’hôtellerie-restauration de luxe contemporaine.
Le menu du dîner fêtera loup de Méditerranée, pressée de foie gras de canard, cookpot de légumes d’hiver, condiments truffe noire, homard bleu rôti, Côte de veau de Corrèze, Palet de brebis de Cotignac, entremets au citron de Menton et Séduction chocolat pour 120 € par personne.
A moins que l’on ne préfère opter pour le forfait , hébergement inclus, à moins de 500 € par couple, valable du 7 au 28 février.
Le reste du temps, si chambres et suites s’affichent de 250 € à 550 € selon la saison, et les repas de 48 à 95 € hors boissons, plusieurs forfaits-découvertes avantageux permettront de découvrir la destination à prix doux.
Tel. +33 4 98 05 14 14
Internet: www.abbaye-celle.com
Étiquettes : Abbaye de La Celle, abbaye romane bénédictine, alain ducasse, Benoit Witz, Garsende de Sabra, le général de Gaulle, Sylvia Fournier