Femmes et Vins du Monde, Monaco le 22 avril 2009. C’est la première fois qu’on m’a fait l’honneur de me demander de participer à un jury international de concours de dégustation.
Le trac ! Une chose est d’apprécier les vins ( en étant née à Bordeaux), une autre de consacrer toute une longue matinée à la dégustation chronométrée de plus de 30 échantillons, et de confronter son propre avis à celui d’expertes reconnues !
D’abord décoder la fiche d’appréciation. En bonne journaliste, esprit critique formé à l’école du latin, je me hasarde à porter des observations sur les catégories et leur pondération. Limpidité du vin, cote trop élevée ! Ils sont tous limpides… sinon, ils seraient à l’évier ! Intensité ? Pourquoi un rosé pastel serait- il moins bien noté qu’un rouge charnu ? Ils ne jouent pas dans la même catégorie, or on les apprécie dans le même lot…
Je me méfie donc de ma générosité. Mes notes s’en ressentent. Trop faibles par rapport à mes co-jurées. J’exprime mes doutes. On me répond gentiment. Je rectifie le tir… Au bout de quelques vins, je pense avoir compris l’instrument de mesure ! Mes notes se regroupent dans la fourchette des grandes pros. Qu’aurais-je fait à leur place ? Montré autant de patience avec une novice ?
Ainsi, ai-je appris une grande valeur de ce milieu, et de cette organisation en particulier qui doit beaucoup à la personnalité même de Régine Le Coz, la fondatrice : la convivialité. On compare, on confronte, on échange, on évolue ensemble dans l’intérêt de la note et du concours.
La première heure et demie bien sonnée, vient le passage à vide. On est sur une longue litanie de blancs. Je ne décèle plus rien. Plus aucune différence. Ni acidité, ni fleurs blanches…C’est comme si mes papilles s’étaient assoupies ! Alors, un coup de flotte, un peu de pain, un grand bol d’air, et on repart.
Sur les rouges, je suis plus à l’aise. Capable d’apprécier seule que notre lot ne comporte pas de nova d’or ! Dommage. On aurait bien aimé être à la place des copines qui ont eu droit au Garmendia 2004, ou au Alberello 50 2007 qui ont raflé les Nova de diamant. Cela étant, on ignore tout aujourd’hui de ce qu’on a dégusté ce jour là ! En parcourant le palmarès on note la présence massive de la France, de l’Espagne et de l’Italie, normal. On note la présence en nombre des productions de République Tchèque. Médaille d’or pour un Traminer Spatlese 2008 de Winery Baloun. Présence plus épisodique de l’Australie… mais avec une médaille d’or pour un Stella Bella cabernet merlot 2006 de Stella bella Wines…Portugal, Grèce se distinguent bien sûr. Le Portugal avec un Justino’s Madeira Colheita rouge 1995, Nova d’argent. La Grèce avec un Fumées de sauvignon blanc 2007 des Domaines Hatzimichalis.
S’agissant de la France, on aimerait plus de lauriers ! Mais naturellement les « hors concours » ne concourent pas… Par définition. Ce qui rend plus précieuse la présence de certains autres, des Berne, des Château d’Esclans, Vougeot 1er cru, dont on connaît les ambitions. Le premier distingué par une Nova d’or est un cru bourgeois supérieur, Château Clauzet 2005, AOC Saint Estèphe, au baron Velge, suivi immédiatement d’un Château Machorre 2006, AOC Bordeaux supérieur à SCEA Thiery. Intéressant à découvrir : nova d’or pour un Aureto rouge 2007, vin de pays de la Méditerranée, SCEA cave Aureto! Puis le Gewurztraminer Kaefferkopf blanc 2007, AOC Alsace grand cru Domaine Bernard Schwach. Puis le Ginkyo, rosé 2008, AOC Côtes de Provence de la SA Gilardi.
Certains ont des dénominations atypiques et engageantes : Tempêtes de saveurs , de la SCEA des caves Henri de Richemer d’Agde Marseillan ; Balma Venitia, blanc 2007 de la SCA Vignerons de Beaumes de Venise ; la Cuvée volubile des champagne Ruffin et fils, la Tulipe Sauvignon blanc de l’AOC Bordeaux, etc. Faute de pouvoir tous les citer, il est vivement recommandé d’imprimer le palmarès et de s’y référer. Et d’interpeler son caviste document en mains… ou de courir sur Internet !
C’est la promesse de belles découvertes, sûres et originales. Frappées du sceau des Nova 2009, elles pourront alimenter de belles dégustations entre amis…En dégustant un maximum – prévoir le petit seau – et ne buvant que le dé à coudre autorisé. Mais l’euphorie que procure le vin ne passe pas du tout par la quantité consommée, mais par la curiosité, l’éveil de tous les sens, la recherche de la connaissance, le plaisir partagé. L’horizon s’ouvre à nous. Il est infini !
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